Dieux de la Mort et des Enfers : TOP 10

Hadès, Pluton ou encore Hel figurent parmi les divinités liées à la mort et aux enfers les plus réputées des anciennes mythologies. Pourtant, quasiment toutes les civilisations d’autrefois possédaient leur propre dieu ou déesse de la mort. Chacune de ces entités reflète la perspective particulière que chaque peuple entretenait à l’égard de la fin de la vie.

Hadès : Dieu grec de la mort

Nom : Hadès
Religion : Dieux et déesses grecs
Domaines : Dieu des enfers et de la mort
Famille : Frère de Zeus, souverain de l’Olympe, et fils aîné de Cronos et de Rhéa.
Fait amusant : Il est devenu maître de son royaume en tirant au sort avec ses frères.

À peine arrivé, vous vous apercevez que les portes se sont immédiatement refermées derrière vous et se sont verrouillées. Autant accepter l’invitation : vous devez rester pour la totalité de la cérémonie, qu’il vous en plaise ou non.

Heureusement, l’atmosphère est captivante. Le décor, empreint d’un certain gothique, n’a pas été conçu par un décorateur, mais il s’agit bel et bien du monde souterrain décrit dans la mythologie grecque. Un panneau annonce d’ailleurs : « Bienvenue chez Hadès ! (Oui, c’est réellement Hadès). »

Vous espérez mettre la main sur un sac de cadeaux, mais vous constatez que d’autres humains se massent autour de ce souverain des morts — également connu comme Hadès — et le supplient de leur rendre la liberté.

Ce n’est pas gagné. Dans la mythologie grecque, Hadès était réputé pour rester de marbre face aux suppliques et aux lamentations. C’était son rôle, en tant que maître de l’Au-Delà, de retenir les âmes des défunts ; s’il les libérait toutes, le monde des vivants serait rapidement envahi par des revenants.

Selon les récits anciens, Hadès est le fils aîné des Titans Cronos et Rhéa. Il a pour sœurs Hestia, Déméter et Héra, nées avant lui, et un frère cadet, Poséidon, que Cronos a avalé comme les autres enfants. Zeus, le dernier né, échappa au même destin grâce à la ruse de Rhéa.

Assis sur son trône d’ébène, Hadès convie tout le monde à prendre place. À ses côtés se tient la reine Perséphone, déesse grecque de la végétation. D’après la légende, elle n’était pas destinée à régner sur les Enfers. Mais lorsqu’Hadès l’a emmenée avec lui, sa mère, Déméter, s’est plongée dans une telle tristesse que l’été a disparu.
Ce phénomène se répète chaque fois que Perséphone demeure absente auprès de sa mère : la terre semble toujours geler en son absence. Même si elle occupe le titre de « souveraine des morts » avec Hadès, elle rejoint chaque année sa famille à la surface.

Pluton – Dieu romain de la mort

Nom : Pluton
Religion : Dieux et déesses romains
Domaines : Dieu de la mort et des enfers
Famille : Fils de Saturne et d’Ops
Fait amusant : C’est une version romaine moins sombre d’Hadès.

La cérémonie s’ouvre sur une remise de prix. Pluton, autre divinité des enfers parmi les nombreuses figures romaines, est honoré pour ses compétences dans la gestion des morts. Vous êtes impressionné par son efficacité : il accueille un bateau chargé de défunts fraîchement arrivés sur les rives du Styx — ce fleuve marquait la frontière entre le monde des vivants et celui des morts —, puis, au fur et à mesure que les âmes descendent du bateau, il les enchaîne.

Une fois tout le cortège débarqué, Pluton les emmène se faire juger, un procédé comparable à une machine qui trie les bons œufs des mauvais. Les âmes pécheresses sont précipitées dans le Tartare, un lieu infernal de souffrance, tandis que les vertueux gagnent les Champs Élysées pour y connaître un bonheur éternel.

Mais pour éviter toute fuite, Pluton verrouille les portes de son royaume et place à la garde un chien gigantesque à trois têtes, Cerbère. Il est également muni d’un casque rendant invisible, sans doute pour surprendre plus aisément les candidats à l’évasion.

Hel – Dieu nordique de la mort

Nom : Hel
Religion : Mythologie nordique
Domaines : Déesse des enfers, gardienne des morts
Famille : Fille du célèbre dieu farceur Loki.
Fait amusant : Ses frères et sœurs comptent parmi les créatures les plus destructrices de la mythologie nordique.

Dans de nombreuses traditions, le royaume souterrain et son maître portent le même nom. Dans le monde nordique, la dirigeante du royaume des morts est Hel, une déesse au sang-froid. Son nom vous est peut-être familier, car on pense qu’il aurait influencé la création du mot anglais « Hell » (enfer).

Alors que vous attendez la suite de la cérémonie, les divinités de la mort ouvrent un débat sur une question récurrente : Qui est exactement Hel ? S’agit-il d’une véritable déesse de la mort ou seulement de la représentation de la tombe ? Le sujet reste controversé, chacun campant sur ses positions.

Elle n’apparaît en effet que dans un seul mythe d’envergure, ce qui, pour certains chercheurs, suggère qu’elle n’aurait servi que de personnification de la tombe plutôt que de figure divine à part entière.

Absente de la fête, personne ne l’a aperçue, et nul n’a trébuché sur une tombe. Le mystère reste entier.

Kali – Dieu hindou de la mort

Nom : Kali
Religion : Divinités hindoues
Domaines : Déesse de la mort, de l’apocalypse, du temps, de la violence, de la sexualité et de l’énergie féminine ; elle est aussi considérée comme une figure maternelle.
Famille : Épouse de Shiva
Fait amusant : Dans l’une de ses légendes, elle prend forme après avoir sauté dans la gorge de son époux. Dissoute dans le poison contenu en lui, elle en ressort sous l’identité de Kali, la déesse de la mort.

C’est au tour d’une déesse de faire son entrée sur scène. Contrairement à Hel, sa présence est si intense qu’elle en devient presque écrasante.

Dans la mythologie hindoue, Kali est une guerrière redoutée, dotée d’une apparence terrifiante. Et pourtant, elle suscite une ovation : malgré son corps couvert de sang, cette divinité de la mort exerce un pouvoir de fascination aussi bien sur les autres dieux que sur les hommes. Personne ne semble choqué par la lame ensanglantée qu’elle tient en main.

Son défilé de mode déclenche des frissons : elle porte un collier de têtes humaines et une jupe composée de bras tranchés, avec des enfants servant de boucles d’oreilles.
Bien que cela soit passible d’arrestation dans le monde moderne, Kali n’est pas dépourvue d’un côté protecteur. Dans la légende, elle emploie souvent sa fureur pour sauver des innocents et, à plusieurs reprises, protège même le monde de démons menaçants.

Anubis – Dieu égyptien des enfers

Nom : Anubis
Religion : Divinités de l’Égypte antique
Domaines : Maître de la momification, de l’au-delà, des âmes égarées et des personnes vulnérables.
Famille : Fils de Râ et d’Hathor, ou bien d’Osiris et de Nephthys, selon la version du panthéon égyptien.
Fait amusant : Les Égyptiens ont peut-être créé Anubis après avoir observé des chiens ou des chacals creuser dans des tombes.

Anubis est une divinité égyptienne saisissante, reconnaissable à sa tête canine couleur ébène, l’une des plus emblématiques de la mythologie. Qu’il se manifeste sous l’apparence d’un chien gracile ou d’un homme à tête de chacal, il dégage toujours une aura de puissance et de respect.

Les Égyptiens s’en remettaient à lui pour se sentir protégés des bêtes sauvages et guidés vers l’autre monde. En tant que dieu de la mort, Anubis veillait à ce que les funérailles soient effectuées dans les règles, assurait un jugement juste dans l’au-delà et contribuait même à la résurrection des âmes.

Souvent décrit comme le fidèle défenseur d’Osiris, il n’hésitait pas à faire usage de ses capacités physiques contre tout agresseur. De ce fait, il n’était pas uniquement lié à la mort, mais jouait aussi le rôle d’un dieu de la justice et de la protection.

En prime, il est présenté comme l’inventeur de la momification et le commandant d’une horde de démons. D’ailleurs, un chien se tient dans un coin de la salle et envoie des créatures cornues distribuer des coupons de réduction sur votre prochain embaumement.

Ah Puch – Dieu maya de la mort

Nom : Ah Puch
Religion : Mythologie maya
Royaumes : Metnal, la plus profonde région de l’inframonde maya
Curiosité : Ah Puch, parmi de nombreux dieux de la mort méso-américains, est réputé pour sa cruauté.

Au milieu de l’assemblée, c’est Anubis qui semble le plus réfractaire à la présence de ce dieu, tandis que Kali observe avec intérêt son collier composé de globes oculaires. Vous reconnaissez Ah Puch : il faisait office de « publicité ambulante » du gala à l’extérieur.

Comme Anubis, il interagit avec les âmes humaines. Néanmoins, il n’a pas la moindre once de compassion dans son squelette à l’apparence décomposée. Dans la culture méso-américaine, on lui attribuait l’origine de la mort et des maladies, et l’on redoutait sa cruauté envers les plus faibles.

Pourtant, être tué par Ah Puch n’était que le début. Il consumait ensuite l’âme dans un feu si ardent que les hurlements de la victime résonnaient d’angoisse. Puis, après avoir éteint les flammes, il recommençait encore et encore, jusqu’à annihiler totalement l’essence de son infortunée victime.
Charmant personnage, n’est-ce pas ?

Mictlantecuhtli – Dieu aztèque de la mort

Nom : Mictlantecuhtli
Religion : Divinités aztèques
Domaines : Dieu de la mort
Famille : Époux de Mictecacíhuatl
Fait amusant : Il tenta de bloquer la création de la première humanité par Quetzalcoatl.

Autour de la table réservée aux divinités méso-américaines, une dispute s’enclenche, sans le moindre rapport avec les interrogations existentielles de Hel.

Mictlantecuhtli proteste : à ses yeux, aucune forme de paradis n’existe pour les humains. Il est déjà furieux de n’avoir pu empêcher Quetzalcoatl de façonner les premiers Aztèques. Désormais, entendre parler de cieux et d’étages célestes le met hors de lui.

De fait, la culture aztèque ne mentionnait pas d’ascension spirituelle. Tous les défunts étaient supposés descendre vers l’inframonde. Après quatre années d’un périple, ils finissaient par s’éteindre dans la neuvième et dernière strate, appelée Mictlan.

Puisque Mictlantecuhtli régnait sur ces lieux, chaque Aztèque était convaincu de le rencontrer un jour. Pour se concilier ses faveurs, il devint donc l’une des entités les plus importantes de leur panthéon.

Vous l’observez avec méfiance, imaginant cet ultime rendez-vous. Mictlantecuhtli symbolise l’extinction absolue, et ressemble à un squelette. Il arbore un collier de globes oculaires (la mode semble bien établie), des boucles d’oreilles en os et un chapeau conique plutôt singulier.

Les Shinigami – Dieux de la mort japonais

Nom : Les Shinigami
Religion : Divinités japonaises
Domaines : Dieux de la mort et du monde souterrain
Fait amusant : Les esprits shinigami ne sont apparus qu’au Japon il y a deux à trois siècles.

Vous ressentez l’émotion monter en apercevant, près de la scène, une longue table réservée aux « Faucheurs ». Grand amateur de ces silhouettes sombres et élégantes, vous pensiez tout savoir sur eux, mais en voir autant réunis en un seul endroit reste surprenant.

La plupart des gens ne connaissent que la Faucheuse solitaire. Vous vous demandez quel terme conviendrait à un rassemblement de Faucheurs — une horreur, une nuée, ou peut-être une faucheuse de Faucheurs ? Vous repérez alors le doyen qui se fait appeler « Papa », tandis que ses compagnons se désignent comme Shinigami. Vous comprenez désormais que ce groupe de collecteurs d’âmes japonais a un nom bien à lui.

Les shinigami sont en réalité assez récents dans le folklore nippon. L’échange culturel entre l’Orient et l’Occident a contribué à l’introduction de la figure de la Grande Faucheuse, qui a ensuite évolué pour donner naissance aux Shinigami. Ces derniers, cependant, s’écartent du modèle occidental : pas de grande cape, pas de faux, et ils se présentent sous des formes très variées.

La différence la plus marquante tient à leur attitude : ils ne volent pas les âmes pour les emmener de force. Leur rôle se limite à convier poliment les morts à traverser l’autre rive. Contrairement à la Faucheuse qui symbolise la Mort, les Shinigami ne font qu’accompagner et guider le cycle naturel de la vie. Ils ne tuent personne.

Apophis – Dieu de la mort égyptien

Nom : Apophis
Religion : Ancienne mythologie égyptienne
Domaines : Mort, ténèbres, orages, tempêtes et séismes
Famille : Soit préexistant à la Création, soit né au moment précis où le monde a vu le jour.
Fait amusant : Les anciens Égyptiens menaient activement des rituels et récitaient des incantations pour tenir ce dieu-serpent à distance.

Le dieu solaire, Râ, est écarté de la fête. Les divinités associées à la mort n’éprouvent aucune envie de voir ces êtres liés à la lumière et à la vie.

Un dieu, plus que tout autre, se réjouirait de semer la pagaille si jamais Râ franchissait le seuil : Apophis, le Serpent primordial, ennemi juré du Soleil.

Dans la mythologie égyptienne, Râ doit passer chaque nuit par l’inframonde à bord de sa barque. À cet instant, Apophis l’attaque, enserrant le bateau de ses anneaux. Les Égyptiens pensaient que d’autres divinités aidaient Râ à repousser le reptile. C’est en partie grâce à ce soutien que le Soleil réapparaissait intact, chaque matin, marquant l’aube.

Apophis, lui, regrette l’époque où tout n’était que chaos et obscurité, bien avant que la création n’engendre l’ordre, la lumière et l’arrivée de la race humaine. Chaque nuit, il voit la possibilité de tuer Râ pour replonger l’univers dans l’état primitif qui le satisfaisait. D’où l’effroi que le serpent inspirait. Aux moments des éclipses solaires, les Égyptiens craignaient justement qu’Apophis soit en passe de triompher, et ils se rassemblaient pour réciter des formules afin d’aider Râ à dominer l’affrontement.

Se sentant persécuté, Apophis se tourne vers vous, bien décidé à relâcher toute son ire sur votre personne.

Maman Brigitte – Dieu de la mort haïtien et vaudou

Nom : Maman Brigitte
Religion : Tradition haïtienne et vaudou de La Nouvelle-Orléans
Domaines : Gardienne des cimetières, mort, guérison, protection des femmes, fertilité et maternité
Famille : Épouse du baron Samedi
Curiosité : Elle raffole du rhum pimenté, boisson que lui offrent souvent ses fidèles.

À l’instant où Apophis s’apprête à vous mordre, une femme bondit et le réduit en charpie. Elle vous rassure aussitôt : il a déjà été découpé de multiples fois, mais il revient toujours grâce à son statut divin.

Elle se présente sous le nom de Maman Brigitte, déesse de la mort dans le culte vaudou, l’une des figures les plus respectées de ce panthéon. C’est aussi la seule entité de ce corpus à la peau blanche, provenant de la déesse celtique Brigid.

On la connaît pour son langage haut en couleur dans ses colères, ses pouvoirs de guérison et son rôle de protectrice des femmes. Fait notable, elle se présente comme une déesse de la mort parce qu’elle met fin aux souffrances des gens, plutôt que pour les terroriser.

De plus, elle rend la justice, soigne les maladies sexuellement transmissibles et peut conférer à certains vêtements des propriétés curatives. Dotée d’une chevelure rousse et d’une garde-robe débridée, Maman Brigitte cultive une personnalité détonante. (Sachez également qu’elle protège volontiers les cimetières, tant qu’on la paie en rhum épicé).

Choisissez votre dieu de la mort

Il est temps de partir. Maman Brigitte vous tend un paquet cadeau et vous confie une petite créature démoniaque. Elle ressemble à un chiot tout doux, mais un certificat signé par l’organisation des canidés infernaux vous apprend qu’elle atteindra la taille d’un Godzilla à l’âge adulte.

La porte s’ouvre enfin et vous remontez à la surface avec votre nouveau monstre en laisse.

Votre soulagement est palpable en retrouvant la lumière du jour. Les dieux de la mort, malgré leur sinistre réputation, dégagent une énergie formidable, presque plus intense que celle de la vie. Un paradoxe ultime, en quelque sorte.

À vrai dire, vous êtes surtout venu pour acquérir cette créature étrange. Toutefois, vous ne regrettez pas d’avoir côtoyé un instant la jet-set la plus sombre de la mythologie. Ce fut, au final, une expérience plutôt mémorable !